Amoureuse du dessin depuis l’enfance, je me suis formée toute seule à la peinture en regardant les “grands”: à quinze ans, j’aimais Corot, Dürer, Botticelli et peignait mes premiers portraits. A vingt, je m’essayais à l’impressionnisme (Toulouse-Lautrec, Degas, Eugène Boudin, Pissarro, Sisley... ), aux surréalistes (tout ce qui touchait à l’art et à la littérature fantastique me fascinait), les symbolistes, Klimt...plus tard,Van Hove, découverte en 85.
Etudes littéraires et vie professionnelle m’ont écartée de longues années de la peinture, et puis je m’y suis remise. Pastels d’abord, avec des nus, visages et corps de femmes, paysages au bord de l’eau... M’accordant enfin des cours avec un “prof”, j’ai découvert la peinture à l’huile et dans la fluidité du médium, le plaisir de peindre avec la matière, de rendre la sensualité de la chair, l’éclat du regard, les brillances et le mouvement de la mer, la transparence de l’eau, tout ça en prenant mon temps.
Mon fil conducteur, l’eau et l’humain. J’aime peindre les visages, ils deviennent intimes, un tête à tête s’instaure lentement et un lien se crée avec celui ou celle que je peints. Et puis l’eau. Elle est partout présente, parce que présente dans ma vie aussi. Mes promenades et escapades m’ont toujours conduit vers elle : rivières, cascades, petits lacs, estuaires, chenaux, bords de mer...Elle m’appaise et me ressource. On la retrouve dans tous mes tableaux, calme, sombre, violente ou transparente. Parfois infime, mais toujours là, dans la lumière d’un regard ou l’humidité des lèvres.
“L’oeil véritable de la terre, c’est l’eau. Dans nos yeux, c’est l’eau qui rêve.” Une petite phrase de Bachelard qui m’inspire.